Aurore Comportementaliste Animalier
Lapin - Chat - Chien
Le ronronnement chez le chat
Le ronronnement chez le chat est un outil de communication, il peut exprimer une intention mais également un ressenti.
Il est utilisé en premier lieu par la chatte envers ses chatons lors de l’allaitement, les vibrations émises par le ronronnement sont perceptibles par les chatons et cela permet donc à la mère de pouvoir communiquer avec eux.
Quant aux chatons, la capacité à ronronner apparaîtra à partir du deuxième jour suivant la naissance, il sera souvent associé au pétrissage lors de la tétée et donc à un moment apaisant et de bien-être.
Le chat n’est pas le seul animal à pouvoir ronronner quelques autres carnivores ont également cette caractéristique.
Le ronronnement chez le chat est individuel, certains chats vont ronronnés très souvent et d’autres quasiment jamais,
cela n’a rien d’anormal puisque dans la nature le ronronnement du chat sauvage disparaît à l’âge adulte.
La vie à proximité de l’Homme a en partie contribué au maintien de cette faculté mais pas seulement, dans la nature rien n'est là par hasard, si au fil de l'évolution le ronronnement a été maintenu c'est que l'animal en retire un bénéfice non négligeable !
Nous en reparlerons un peu plus bas...
Comment le chat fait-il pour ronronner ?
De nos jours cela reste encore un mystère…
Au fil du temps des hypothèses à ce sujet ont été émises mais aucune preuve scientifique ne permet de valider ces théories.
En 1981, Hardie et al. avait suggéré que le ronronnement apparaissait suite à la contraction des muscle du larynx provoquant une modification de la pression de l’air lors de l’ouverture et fermeture de la glotte associé à une vibration des cordes vocales, mais cette hypothèse a été abandonné suite aux observations faites sur des chats qui continuaient à ronronner malgré qu’ils avaient subi une laryngotomie (ouverture chirurgicale sur le larynx) ou une laryngectomie (ablation chirurgicale du larynx).
En 1985, Stogdale émet l’implication du diaphragme dans ce phénomène en alternance avec les muscles du larynx étant donné que le ronronnement chez le chat est présent lors de l’inspiration et de l’expiration.
Mais plus récemment il a été émis l'hypothèse que le ronronnement serait le résultat de mouvements sanguins au sein de la veine cave antérieure, celle-ci se rétrécit pour pouvoir passer dans le foie et dans le diaphragme et dans certains états neurovégétatifs, le sang formerait des turbulences qui provoquerait des vibrations dans tous le corps par l’intermédiaire de la trachée…
Dans quelles circonstances le ronronnement se manifeste-t-il ?
Le ronronnement peut apparaître dans des contextes très opposés. Comme nous l’avons évoqué plus haut, il
peut se produire dans un contexte positif, de détente, de bien-être (lors de l’allaitement, du pétrissage, de
l’endormissement, du toilettage, lors des repas, d’un contact avec un humain ou un congénère …) mais pas
seulement, il peut également se produire dans un contexte négatif (en cas de douleur, en cas de détresse, si
une situation est inquiétante, en phase terminale de vie,…).
Dans les deux contextes il exprime donc un état émotionnel intense.
06/2020
Le ronronnement a-t-il une utilité pour le chat ?
Le spectre sonore d’un chat qui ronronne se situe sur une fréquence de 25 à 50 hertz, ce sont des sons graves nommés « basses », celle-ci sont très bien connues et utilisées par les compositeurs de
musique car leurs utilisations provoque des émotions.
« Animal Voice », organisation de protection animale, a donc fait des
recherches sur le sujet, et il a été observé que ces basses fréquences
auraient une action anabolisante c’est-à-dire qu’ils accélèreraient le
processus de cicatrisation et permettaient la création de nouveau
tissu musculaire, osseux et respiratoire lors d’un traumatisme.
De plus «les chercheurs d'Animal Voice ont trouvé des statistiques
dans les universités vétérinaires, indiquant qu'à lésion égale, et à
intervention chirurgicale équivalente, les chats auraient cinq fois moins de séquelles que les chiens, et se remettraient en forme trois fois plus vite...
D'où l'hypothèse d'une action anabolisante de récupération: le ronronnement aurait une véritable action thérapeutique! » (Gauchet J.Y.)
D’après le vétérinaire Jean Yves Gauchet, « le ronronnement consiste en une série d’ondes qui font vibrer tout l’animal comme un instrument de musique. Or le chat dispose à la surface de sa peau une très grande quantité de récepteurs sensoriels que l’on
appelle les corpuscules de Pacini. Sensibles aux vibrations, ces cellules réagissent aux vibrations qu’émet
l’animal (ou un de ses congénères blotti contre lui) et transmettent ce signal au cerveau où elles
induisent la production d’endorphines ».
Il précise également que « des anatomistes auraient repéré ces corpuscules de Pacini non seulement
au niveau de la peau des chats – principalement à la base des poils- mais aussi à l’intérieur même de
leur pancréas ! Stimulées par le ronronnement ou les caresses, ces cellules pourraient créer une
stimulation locale à l’origine d’une hyperglycémie temporaire.»
Que faut-il retenir sur le ronronnement ?
Bien que le fonctionnement du ronronnement ne soit à ce jour pas clairement identifié, nous savons que le ronronnement est un moyen de communication qui accompagne et provoque un état d’apaisement et se manifeste lors d’une émotion intense, que celle-ci soit positive ou négative, dans les deux cas le ronronnement est en phase avec un phénomène de récupération : « Chez le chat "heureux", c'est le sommeil et un état de félicité, qui sont bien connus comme étant une phase d'anabolisme (c'est pendant le sommeil qu'on grandit, que l'on construit des tissus, qu'on structure la mémoire de faits de la journée..). Chez le chat en détresse, on peut l'interpréter comme une réaction désespérée de l'organisme pour résister à la maladie. Cette phase de récupération, de consolidation, est sous l'emprise du cerveau à travers le système neuro-végétatif. » (Gauchet J.Y.)
Crédit photographique : 1= Fréquences sonores - SchoolMouv / 2 = Corpuscule de Pacini - Vetopsy.
Comment identifier la raison du ronronnement de son chat ?
Il n’est pas toujours facile de savoir si son chat ronronne de plaisir, pour s’apaiser en cas de stress
ou lors de douleur.
Pour pouvoir identifier plus précisément la raison du ronronnement, il va falloir observer son chat
en « entier », il faut prendre en compte la taille d’ouverture des yeux et des pupilles, la position des oreilles, la position de son corps, la position de sa queue mais également son tempérament et la situation environnementale au moment du ronronnement. En effet, dans un lieu identique avec une situation identique, deux chats peuvent ronronnés pour des raisons totalement différentes !
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